I. Quelle relation entretenez vous avec votre famille?
« Je sais ce que vous êtes en train de faire. Vous essayez de me tirer des informations utiles pour les utiliser probablement dans des buts personnels, ou commerciaux. Mais ça ne marchera pas avec moi. Je ne vous dirais rien, je ne vous avouerais pas que j’ignore où sont mes parents, que je les ai oublié.. »
- Bonne. II. Quels sont vos souvenirs les plus marquants?
« Mes souvenirs les plus marquants? Ceux où je goûte à cette poudre qu’on renifle et qui s’infiltre dans notre corps, nos poumons, qui éveille tous nos sens.. Ce moment où j’ai ressentit le bien être absolu que cette substance illicite me procure. »
- Peut-être le jour où je suis parti à l’armée. Ça m’a bien renforcé. (rire) « C’est vrai, je m’étais engagé à l’armée, et j’ai vécu une horreur. J’étais en manque, et je devais être extrêmement prudent quand j’achetais ma dose. Je crois que ce n’est pas tant le fait d’être à l’armée que le fait de devoir être silencieux comme une ombre, invisible comme l’air qui m’a rendu aussi furtif. Ouais, je suis un pro pour me dissimuler, et personne ne m’entendra approcher si je le souhaite. J’ai développé une certaine capacité d’analyse, je suis devenu très calculateur et observateur. J’ai cette habitude, ce réflexe d’observer et noter tout ce qui m’entoure une fois que j’arrive dans un nouvel endroit. C’était utile aussi lors des entraînements sur le terrain. »
III. Avez-vous fait face à des maladies, décès ou autres situations semblables?
- Non.
IV. Et l'amour, qu'avez vous à en dire?
« L’amour? Il s’agit d’un sentiment qui rend le monde fou, c’est ce qu’attendent les femmes, ce qu’utilisent les hommes, mais en vérité il ne s’agit que d’hormones. L’amour, ce n’est rien de réel, ce n’est qu’un autre terme pour désigner le désir sexuel, l’attirance physique, et parfois lorsque les deux personnes s’entendent bien, se ressemblent un peu, ça accentue d’avantage ce ‘sentiment’.. Mais l’amour n’est pas une chose réel, et si par hasard ça l’est, l’homme est incapable de réellement en définir le sens, puisque du point de vue scientifique il ne s’agit que de réactions chimiques, et d’hormones. Or s’il y a véritablement quelque chose comme de l’amour, dans ce cas c’est inhumain, divin ou extraterrestre. C’est probablement au delà de ce que l’homme peut comprendre. »
- Rien. V. Avez-vous un animal de compagnie? Où l'avez vous laissé?
- Oui, un chien. Il est resté chez ma voisine. « Vex me tient compagnie, c’est un chien, donc il ne me pose pas de questions inutiles, et ne parle pas tout court. Mais quand je lui parle, il m’écoute, et parfois il aboie. Je l’emmène faire une promenade chaque matin pour qu’il fasse ses besoins ailleurs que dans mon appartement. Je le confie aussi parfois à la voisine quand je ne peux m’en occuper et que je suis au travail. Vex, je l’ai trouvé lorsque j’étais à l’armée. Il était blessé, mais je l’ai soigné. Et maintenant c’est mon chien. Je n’ai pas cherché son vrai propriétaire, parce qu’il me préfère. Comment je le sais? Quelle importance? »
VI. Quel était votre quotidien avant la croisière ?
« Avant de remporter cette croisière.. mon quotidien était assez calme. J’avais été à l’armée autrefois, mais j’en étais revenu depuis un an déjà, et j’avais du consulter un médecin et un psychologue pendant quelques temps à cause d’une blessure à la tête que je m’étais faite. Je n’en suis pas mort, mais il semblerait que ça m’ait causé une perte de mémoire, temporelle ou définitive, je l’ignore. Je sais juste que je ne me souviens plus de rien avant mes onze ans. Je veux dire que je ne me souviens pas de mon passé, mais je n’ai pas perdu mes facultés intellectuelles. Je ne sais pas ce que j’ai oublié, en tout cas mes parents en font partie. Quand je suis rentré, j’ai retrouvé une photo d’eux. Mais seulement une. Elle était sous le lit, j’avais probablement dû la laisser tomber avant de partir à l’armée. J’ignore où sont mes parents. Peut-être sont-ils morts? »
- Me lever, promener le chien, aller au travail, déjeuner, reprendre le travail, rentrer, dîner, me détendre, dormir. « Je travaille pour le service de renseignements, mais je suis sur un ordinateur toute la journée, rien d’intéressant. »
VII. Quelle est votre plus grande peur ? Et vos autres phobies ?
« J’ai peur du noir, et je n’aime pas prendre la voiture. Je préfère marcher. Ou le vélo. »
- Je ne sais pas. VIII. Citez vos qualités et défauts les plus marqué(e)s ?
- Peu importe ce que je dirais, vous allez me prendre pour un narcissique. « Parce que je suis quelqu’un d’intelligent, quelqu’un d’endurant, d’organisé ou devrais-je dire maniaque? Mais aussi de très observateur, j’ai une bonne mémoire ce qui est paradoxal puisque j’ai perdu mes souvenirs, mais pour ce qui est de retenir des informations ou des choses que j’ai vu, je n’ai pas de difficultés. J’apprends aussi très vite, mais j’ai tendance parfois à me sentir oppressé, sans aucune raison, peut-être que je suis bipolaire. Mais si je vous dis ça, vous allez me regarder avec l’air de quelqu’un qui ne comprend pas et qui méprise ce qu’il ignore, ce qu’il est incapable de comprendre, sans chercher à faire un effort. Ou vous allez simplement avoir pitié de moi. Mais votre pitié j’en ai que faire. Et de mon histoire, de ma vie et des mes problèmes, vous en avez que faire vous aussi. Vous êtes seulement en train de faire votre boulot, et peut-être que ça vous ennuie. »
IX. Avez vous beaucoup d'amis ? Comptez vous vous en faire de nouveaux durant la croisière ?
- Non. J’essaierais de m’en faire. « Mais ceux que je tente d’approcher finissent par se rendre compte que je suis différent. Peut-être qu’ils ont simplement peur à cause de mon regard perçant et indéchiffrable, et de mes moments de silence pendant lesquels je parle avec moi-même comme en ce moment, et qu’ils ne comprennent ni ne trouvent aucune explication à cette attitude étrange. Ils finissent par me trouver trop suspect, ou trop ennuyant, ou trop différent, et ils finissent par trouver une excuse pour partir. Mais je ne suis pas idiot. Je le sais, que ce n’est qu’une excuse, et même vous, vous avez envie de vous en aller d’ici, parce que je ne répond pas à vos questions comme vous auriez envie que je le fasse. Car mes réponses vous exaspèrent et vous intriguent. »
X. Comment réagiriez-vous devant une personne qui a besoin d'aide, mais qui peut éventuellement vous nuire ?
(rire nerveux)
-Je ne sais pas, et vous? « Et voilà, vous me regardez avec ce froncement de sourcils, vous me faites un petit sourire hypocrite et vous mettez fin à cette interview qui a trop duré selon vous, alors bien même que mes réponses étaient brèves. Mes réponses étaient brèves, mais mes silences étaient longs. Vous préférez passer au suivant et ne pas vous attarder sur ce cas étrange.. »