« Stars can’t shine without darkness. » Joy & Nemesis

Nina Dobrev

Stars can't shine without darkness.

Joy & Nemesis

Lentement, je passai mes mains dans mes cheveux salés, fermant les yeux, basculant la tête en arrière. Un orage grondait au loin, on allait encore passer une horrible nuit. Qui ne tarderait pas à tomber, vu la position du soleil. Il ne descendait pas encore dans la mer, mais il était loin d’être à la verticale au-dessus de nous. Une vieille chanson de country me trottait dans la tête et je me mis à la fredonner, doucement, d’une voix rauque. J’étais seule sur le campement, les autres étaient partis chasser, chercher du bois, n’importe quoi qui pourrait nous aider à survivre. On gardait le campement à tour de rôle pour éviter les mauvaises surprises en rentrant. Il fallait surveiller le feu, surtout. On avait trouvé seulement quelques allumettes. J’étais capable de faire du feu, mais ça prenait de longues heures et avec la tempête qui arrivait, c’était peine perdue.

Ils ne tarderaient pas à revenir. Aleksander, bien qu’il soit un parfait inconnu à mes yeux pour le moment, était devenu un repère. Il me manquait terriblement. Je m’assis dans le sable en remontant mes jambes contre moi, les entourant de mes bras. Mon ventre gargouilla. J’aurais préféré accompagner les autres naufragés pour chercher moi-même mon repas du soir. Pour le moment je ne faisais confiance à personne, j’avais l’impression que tout le monde cachait des choses à tout le monde. Ils mangeaient ce qu’ils trouvaient sur place, puis en ramenaient un peu aux autres pour faire comme s’ils n’avaient rien trouvé d’autre. C’était une bonne technique de survie, mais elle m’effrayait.

Des images du ranch me parvinrent à l’esprit. Le sourire de mon petit frère d’abord. Comme je n’étais plus la petite fille que j’étais à l’époque, lui aussi avait dû grandir. Il devait être à croquer. Puis, le visage de mon père me vint à l’esprit. Je lui ressemblais, j’avais heureusement hérité de ses traits et non pas de ceux de ma mère. Il avait sûrement vieilli, peut-être que ses cheveux avaient viré au gris au fil des années. Est-ce qu’ils me cherchaient ? Ils devaient être terrifiés. Ou peut-être que j’avais coupé les ponts avec ma famille, c’était possible. Il me manquait quatorze années de ma vie, quatorze années dont je n’avais pas le moindre souvenir. Peut-être que personne ne me cherchait. Peut-être que je m’étais enfuie avec Aleksander, égoïstement, et qu’il n’y avait plus personne qui s’inquiétait pour moi.

Une larme coula le long de ma joue et s’arrêta quelques instants sur mon menton, pour finalement tomber sur le short en jean que je portais à mon arrivée. Je m’étais fait une toute petite réserve de vêtements pris sur des cadavres, mais je ne les portais jamais. Je frissonnai et me mis à sangloter. La faim. L’éloignement. Le manque de repères. Je n’aimais pas me montrer faible, mais il n’y avait personne alors je pouvais me le permettre. Lorsque j’entendis un bruit de pas derrière moi, je reniflai rapidement et séchai mes larmes d’un revers de la main, me tournant vers la personne derrière moi, cachant tant bien que mal mes larmes et ma tristesse.

Emi Burton

Megan Fox

« If i'm alone, I hope that someone can help me »

Stars can't shine without darkness

La mer s'étendait à n'en plus finir à l'horizon, déliant ses nuances bleutées jusqu'à rencontrer la ligne du ciel dans un duel plus foncé qui livrait aux yeux la limite de leur vision. En d'autres termes, aucune île ne se profilait, aucun morceau de terre, aucun bateau. La solitude était unique maitresse de cette mer qui paraissait si calme après la tempête affreuse qu'elle avait fait naitre plus tôt. On aurait dis que les flots étaient un berceau doux et réconfortant. Nemesis aurait pu y croire bien sûr, elle aurait pu y croire si seulement cette même étendue d'eau n'avait pas causé tant de morts, tant de peur, tant d'atrocités. Bien sûr, il n'y avait rien qui pouvait changer ce qui s'était passé, mais tout de même. Oublier n'était pas si simple que prévu.

Se relevant légèrement, la jeune femme se tourna vers l'autre côté de l'île et fixa la plage qui s'étendait, brisée en divers endroits par des arbres, des troncs et un ou deux crabes. Un soupir franchit les lèvres délicates de la damoiselle. Peu après le naufrage, elle avait eu la chance de tomber sur Ewenn, jeune homme qu'elle avait rencontré sur le navire et avec qui elle avait aisément sympathisé. Le retrouver sur cette île lui avait redonné courage et, d'un accord commun, ils avaient décidé de demeurer ensemble afin de ne pas se retrouver seuls et surtout, de pouvoir s'aider si besoin. Cette situation convenait parfaitement à Nemesis d'ailleurs. N'aimant pas particulièrement la proximité de divers mammifères dans son espace personnel, elle préférait de loin rester avec une ou deux personnes seulement que tout un petit groupe. Les groupes attirent les ennuis et les ennuis attiraient des problèmes bien trop difficile à gérer dans ce contexte post-naufrage.

Voilà pourquoi la jolie brune s'était aventurée à la découverte de cette plage et que son compagnon restait à l'endroit qu'ils avaient trouvé pour bivouaquer.
Ses pas s'imprimaient à peine dans le sable à mesure qu'elle avançait, concentrée et tendue afin de parer à toute éventualité et notamment aux potentiels dangers qui pouvaient peupler l'île. On ne pouvait être sur de rien, et Nemesis était la première à le savoir. Mieux valait être sur ses gardes plutôt que de mourir bêtement par manque d'attention. Ce serait lamentable.
Ecartant des branches qui entravaient sa progression et lui masquaient la vue, elle se retrouva brusquement face à quelqu'un. Une fille. Inconnu au bataillon.

D'abord surprise de se trouver face à un autre survivant, Nemesis ne le fut que deux fois plus en constatant les yeux brillants de celle qui se trouvait là. Etait-elle en train de pleurer ? Mal à l'aise, la brune se mordit la lèvre inférieure, ayant comme l'impression de se trouver face à un champ de mine imprévu et n'ayant aucune idée de la façon dont elle devait se comporter. Les imprévus avaient toujours un côté négatif, celui-ci en avait également et la jeune femme ne put que tenter un faible sourire, essayant par la suite d'engager la conversation.

" Hum ... Bonjour. "

Effectivement, avec si peu de paroles, elle n'irait pas bien loin. Restait plus qu'à espérer que son interlocutrice soit coopérative.

« A suivre ... »

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

Nina Dobrev

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Je n’aimais pas pleurer devant les autres. Surtout pas ici. Je me sentais vulnérable, comme un peu tout le monde sûrement, et je ne voulais pas paraître fragile aux yeux des autres. Cette île nous était tellement inconnue que tout le monde avait le plus grand mal à y trouver sa place, et cette place, il fallait la mériter. Il n’y avait pas vraiment de rivalités entre les survivants, pour l’instant, mais comme dans n’importe quel groupe, des clans finiraient par se former. Des clans qui auraient la survie pour seul but, et les Hommes seraient prêts à beaucoup de choses pour survivre.

Je me séchai les yeux et les joues, rapidement, avant de me tourner pour de bon vers la personne qui se trouvait derrière moi. Une femme, pas forcément impressionnante, mais je me méfiais un peu malgré tout. Elle remarquerait mes yeux rouges, comme la nuit n’était pas encore tombée. Seul point positif : mon maquillage n’avait pas pu couler puisque je n’en avais plus sur le visage. Ca me rendait déjà un peu moins lamentable.

La jeune femme engagea la conversation. Un simple bonjour qui semblait un peu hésitant et qui me rassura quelque peu. Si elle avait envie de me dire bonjour, elle avait sûrement du temps à m’accorder, ce qui signifiait qu’elle ne me voulait aucun mal.

« Salut, » lui répondis-je simplement, de ma voix la plus assurée possible, qui ne l’était pourtant pas autant que je l’aurais souhaité. Je me tus ensuite, avant de me dire qu’il fallait sûrement poursuivre la conversation. J’hésitai un instant, avant de reprendre la parole : « On ne se connaît pas… je crois. » C’est à cet instant que je réalisai que si ça se trouvait, je l’avais rencontrée sur le bateau avant la tempête. Cette incertitude m’irrita. « A moins qu’on se soit rencontrées sur le bateau, mais ça, je ne saurais pas te le dire » ajoutai-je donc en haussant les épaules. Je me détournai d’elle en posant mon menton sur mes genoux, les yeux rivés sur l’océan. « On est nombreux à avoir survécu, mine de rien. Nous sommes cinq ou six à vivre sur cette partie de la plage et je n’aurais jamais imaginé croiser qui que ce soit d’autre. » Parler faisait du bien. Ca devait faire une ou deux heures que j’étais seule sur la plage peu rassurante, à guetter le moindre mouvement du côté de l’océan. Je rêvais d’un bateau de pêcheurs pour nous ramener chez nous, bien au chaud, avec une bonne douche et un délicieux repas. Je tournai à nouveau la tête vers la jeune femme, avant de me présenter, parce que je ne trouvais rien d’autre à rajouter pour le moment : « Je m’appelle Joy. »

Emi Burton

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Il lui sembla qu'on lui permettait à nouveau de respirer lorsque son interlocutrice finit par parler à son tour, la saluant tout d'abord. La jeune femme ne rajouta rien, simplement parce qu'il lui semblait qu'il n'y avait rien à ajouter à ce niveau. De ce fait, la jeune femme face à elle continua à parler, permettant à Némésis de se remettre sur pied et de reprendre son aplomb. La situation l'avait certes déstabilisé mais elle n'avait pas à perdre son sang-froid et encore moins sur cette île inconnue. Ainsi, l'inconnue l'informa qu'en effet, elle ne se connaissait sans doute pas le moins du monde et la brune ne put que confirmer. L'individu ne faisait naître en elle aucun souvenir et elle pouvait donc aisément en conclure qu'effectivement, elle ne savait pas qui se trouvait actuellement en face d'elle ni ce qu'elle faisait ici seule.

La référence au bateau lui attira un sourire. Elle avait rencontré du monde sur ce bateau et elle en avait surtout croisé un nombre infiniment grand. Se souvenir d'une personne qu'elle avait peut-être à peine vu était beaucoup lui demander, aussi haussa-t-elle doucement les épaules tout en continuant à écouter, comme elle en avait la douce habitude. Et elle fit bien, car une information de taille lui parvint alors. Des survivants, il y avait apparemment plusieurs survivants sur cette plage. Ils n'étaient pas seuls. Cette nouvelle réveilla dans les pupilles bleutées de la jeune femme une lueur d'espoir qui avait jusque là du mal à revenir. Son intérêt pour les survivants la fit ainsi parler, puisqu'il le fallait bien. Et que l'inconnue lui paraissait tout sauf hostile, et qu'elle avait besoin d'en savoir un peu plus.

" Cinq ou six, c'est déjà énorme ... J'ai un campement à quelques kilomètres d'ici et ... je ne pensais pas trouver quelqu'un d'autre dans le périmètre. C'est une bonne chose. "

Elle sourit, contente d'avoir de la compagnie -qui plus est féminine- mais également de savoir que d'autres avaient survécu. Peut-être même des gens qu'elle avait apprécié. Elle l'espérait, et elle espérait pouvoir les revoir par la suite.

La jeune inconnue lui donna alors son nom, la faisant revenir au présent. Joy. Un joli prénom, qui sonnait un peu étrangement mais qui n'était pas sans charme.

" Némésis. Enchantée Joy. " Ajouta-t-elle en souriant plus franchement cette fois.

« ... »

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

Nina Dobrev

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Elle avait un campement à quelques kilomètres de là. Ce qui voulait dire qu’il y avait aussi des ressources à cet endroit, c’était une bonne chose. Il ne faudrait cependant pas que j’en parle aux autres, qui prendraient probablement un malin plaisir à voler les ressources de cette jeune femme. Pour ma part je n’étais pas comme ça. Même si les ressources de cette île n’appartenaient à personne à la base, il fallait au moins lui laisser ce qu’elle était capable de trouver de son côté.

« T’as réussi à te construire un campement toute seule ? » lui demandai-je, intriguée. « De ce côté-ci y’a quelques hommes qui se sont attelés à la construction d’un abri, comme tu peux le voir. Mais je ne pense pas que j’en aurais été capable toute seule. » C’était admirable si elle avait réussi à se débrouiller. Pour ma part j’avais construit des cabanes dans la forêt avec mon petit frère quand nous étions petits, mais c’était à peu près tout ce dont j’étais capable de me souvenir côté survie. Peut-être que j’avais passé des nuits entières dehors en randonnée, mais je n’en avais pas le moindre souvenir.

Elle s’appelait Némésis. Moi qui pensais avoir un nom plus ou moins hors du commun, j’en étais loin par rapport à elle. Je lui rendis son sourire, heureuse d’être tombée sur une personne normale, ou en tout cas à première vue. Je finis par me lever et lui lancer : « Tu veux manger quelque chose ? Y’a pas grand-chose mais… on est tous dans la même situation alors tu as autant le droit de manger que qui que ce soit ici. » Ma tête me tourna légèrement à cause de la vitesse à laquelle je m’étais levée, mais je préférai l’ignorer. Ca passerait. Je m’approchai d’une des boîtes de nourriture qu’on avait fabriquées à l’aide des feuilles d’un palmier du coin et le désignai d’un coup de menton. « Sers-toi, mais fais vite… j’ai pas envie de me faire tuer par les autres, y’en a qui sont assez possessifs. » Je souris doucement. Aider Némésis me faisait du bien. La voix de mon petit frère Sam retentit dans ma tête. T’es parfaite Joy, je t’aime ! Un léger sourire vint m’étirer les lèvres, et les larmes me montèrent aux yeux à nouveau.

Emi Burton

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La jeune femme eut un petit sourire à la question. Effectivement, elle avait construit une partie du campement seule, l'autre avec l'aide de son compagnon de route qui devait sans aucun doute l'attendre à cette heure. Mais il savait quel comportement adopter si quelqu'un revenait avant l'autre. Attendre la tombée de la nuit avant de faire quoi que ce soit. Il serait stupide de se promener seul, et surtout imprudent. Aussi Némésis avait-elle conscience qu'il lui restait encore du temps devant elle pour profiter de sa rencontre avant que son camarade de campement ne vienne jouer les preux chevaliers. Ce qui en soit était à éviter. Le remord la prendrait certainement si venait à lui arriver quelque chose par sa faute, surtout pour quelque chose d'aussi ridicule.

" Hum oui. On se débrouille comme on peut, il y a quelques vivres par là-bas mais ce n'est pas non plus le grand luxe à vrai dire, compléta-t-elle avec un léger sourire. Je trouve que votre abri est plutôt bien fais, il a l'air robuste et c'est le plus important pour la nuit. Sait-on jamais. "

A vrai dire, la dénommée Joy lui était sympathique. Elle paraissait douce et plutôt sociable, ce qui faisait quelque peu défaut à notre protagoniste. D'ailleurs, la proposition de la jeune femme la prit quelque peu de court. Manger quelque chose ... ? Il était assez surprenant que l'on lui propose de quoi se nourrir, les vivres étant plutôt rares et précieux. Toutefois, et bien qu'elle aurait pu, ce n'était pas une offre que Némésis se ferait le luxe de refuser et elle hocha donc doucement la tête, pas encore bien sûr qu'il ne s'agisse pas d'une blague de mauvais goût.

" Volontiers oui. Il est vrai que la nourriture n'est pas bien aisée à trouver ici, mais on s'en sort tous comme on le peut. Si vous êtes un groupe, vous devez avoir besoin de nourrir plus de monde, je ne voudrais pas causer de problème ... " Argua finalement la demoiselle.

Les gens étaient possessifs sur les vivres ? C'était compréhensible. Chacun voulait survivre autant qu'il le pouvait et pour vivre, il fallait manger. La brune se leva cependant, ouvrit la boite et prit une légère part de son contenu, qu'elle mangea sans trop se presser, les sens aux aguets au cas où quelqu'un arriverait à l'improviste. Mais tout paraissait calme et silencieux, peut-être comme un signe d'apaisement après la tempête qui les avait tous amené ici.

" ... Il y a des gens que tu connais sur cette île ? " Questionna-t-elle subitement dans un murmure.

Elle le voulait pas laisser la demoiselle seule, et saurait lui rendre la pareille pour le geste qu'elle avait eu. Offrir de la nourriture ici, ce n'était pas rien, et Némésis en avait conscience.

« ... »

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