Précision. Joy a échoué sur la plage sans se souvenir de quoi que ce soit d'avant ses douze ans. Elle se souvient de sa famille et du ranch, mais elle se rend compte qu'elle n'est plus la petite fille qu'elle était à l'époque. Par conséquent, elle ne se souvient pas de son copain, qu'elle a pourtant embarqué avec elle sur le bateau... Toutes les réponses aux questions ont été écrites durant la croisière, avant l'accident.
I. Quelle relation entretenez vous avec votre famille?
J'ai toujours été très proche de mon père et de mon petit frère, Sam. Ma mère nous a abandonnés pour refaire sa vie en Europe, j'avais six ans et je m'en souviens à peine. C'est drôle, tout le monde dit que l'amour d'une mère est inconditionnel et qu'elle peut difficilement vivre sans ses enfants, mais je trouve que pourtant, la mienne a eu très peu de mal à nous laisser. Elle en aime un autre, maintenant, et elle a suivi son coeur. Soit. C'est comme ça.
II. Quels sont vos souvenirs les plus marquants?
C’est bête, mais le premier baiser avec mon copain a été l’un des plus beaux moments de ma vie. On n’était que des adolescents à l’époque et c’était un bisou totalement raté, mais j’étais la fille la plus heureuse du monde à ce moment-là, ça je peux vous l’assurer.
Sinon, il y a eu la fois où j’ai vu mon petit frère monter à cheval pour la première fois. Malgré le fait qu’on vive dans un ranch, il a mis du temps à s’y mettre parce que ça ne l’intéressait pas. Dans son monde, il n’y avait que le foot, mais malgré tout il a pris goût à l’équitation. Du coup, on part souvent à deux pour de longues randonnées dans les montagnes. C’est peut-être banal, mais j’aime énormément ces moments qu’on passe rien qu’à deux.
Je me souviens aussi du moment où j’ai terminé mes études avec brio, et surtout du regard de mon père à ce moment-là. J’ai pu lire la fierté dans son regard et dans son sourire, et ça m’a fait énormément de bien. Mes souvenirs n’ont rien d’extraordinaire, mais j’étais heureuse dans ma petite vie tranquille, avant que cette lettre d’invitation ne vienne la bouleverser totalement.
III. Avez-vous fait face à des maladies, décès ou autres situations semblables?
Mon grand-père maternel, le Bulgare, est décédé avant ma naissance, donc je n’en ai évidemment plus aucun souvenir. Apparemment, ma grand-mère maternelle vit dans un trou perdu en France et y est très heureuse. Si elle en venait à mourir, je ne serais même pas au courant. Et mes deux autres grands-parents vivent avec nous au ranch, ils sont en pleine forme et ne connaissent pas le mot ‘maladie’. Le seul décès dont je pourrais parler, c'est celui de ma mère. Au sens figuré, bien entendu. Dans ma tête, elle n'est plus de ce monde. Je ne compte pas la revoir un jour, alors qu'elle soit réellement morte ou pas, ça revient au même.
IV. Et l'amour, qu'avez vous à en dire?
Je suis terriblement amoureuse de mon Norvégien adoré, qui partage ma vie depuis de nombreuses années déjà. J’aime bien me vanter de cette relation d’ailleurs, mais je n’y peux rien si j’ai l’homme le plus parfait du monde à mes côtés.
V. Avez-vous un animal de compagnie? Où l'avez vous laissé?
Comme on vit dans un ranch, on a plusieurs chevaux qu’on met à la disposition des touristes. J’ai mon propre cheval aussi, que personne d’autre n’a le droit de toucher et qui s’appelle Malko. Sinon on a un Border Collie, Spike, et deux chats, Moon et Abel. Les chevaux sont évidemment restés à l’écurie, Spike doit être en vadrouille quelque part autour de la maison et les chats sont probablement en train de dormir profondément dans le foin ou dans mon lit.
VI. Quel était votre quotidien avant la croisière ?
Comme je vis dans la ville de cowboys par excellence, je menais une petite vie de cowgirl. Le ranch accueille des touristes toute l’année et fait un peu hôtel, même si on se concentre surtout sur les chevaux plutôt que sur tout ce qui est chambres, par exemple. J’emmène les touristes faire de la randonnée à cheval ou à pied parce que je connais le coin comme ma poche, et puis j’aime bien leur cuisiner des petits plats typiques de chez nous. Ca se limite souvent à du bacon avec des œufs, mais ils aiment ça. Sinon, on passe souvent nos soirées autour d’un feu de camp avec une guitare. Oui, le truc bien cliché, mais ça fait partie de la vie du ranch et les clients en redemandent. D’ailleurs, je suis capable de faire du feu, c’est mon père qui m’a appris. Si jamais je m’échoue sur une île perdue au milieu de nulle part, ça risque de m’être utile.
Une autre partie importante de mon quotidien avant la croisière, peut-être même la plus importante, est mon copain. Il vient de Norvège, mais sa mère est tombée sous le charme de mon père – ou l’inverse, ou les deux – et ils habitent chez nous depuis plusieurs années maintenant. J’ai mis du temps à le réaliser, mais j’ai fini par tomber follement amoureuse de ce beau blond aux yeux bleus. Certains trouvent ça bizarre parce qu’il est censé être mon… beau-frère, mais il n’y a aucun lien de sang entre nous deux alors je ne vois pas où est le problème. Pas vrai ?
VII. Quelle est votre plus grande peur ? Et vos autres phobies ?
Ma plus grande peur est de perdre mes proches. Je suis terriblement accrochée à ma famille, enfin à mon père et mon petit frère. Il y a aussi mon copain, bien entendu, et sa mère que j’adore. Je la vois un peu comme ma maman de substitution. Les perdre serait la pire chose qui pourrait m’arriver.
Sinon, je n’aime pas me retrouver dans des espaces restreints parce que j’ai grandi dans les grandes plaines du Wyoming, mais ce n’est pas réellement une phobie. Et puis contrairement à d’autres filles, les araignées et autres insectes ne me dérangent pas, au contraire. Je ne pourrais pas les écraser, par exemple, j’aime bien trop les animaux pour ça. Oui, même ceux à huit pattes.
VIII. Quelles sont vos qualités et défauts les plus marqué(e)s ?
Je suis une fille
déterminée, un peu
trop parfois. Quand j’ai une idée en tête, je ne l’ai pas ailleurs et je fonce pour parvenir à mes fins en balayant tout sur mon chemin. J’ai perdu certains de ses amis de cette façon, mais ça m’importe peu. S’ils étaient capables de sortir de ma vie si rapidement, ils n’en valaient clairement pas la peine.
Ensuite, je
n’aime pas montrer mes faiblesses. Je répète que je vais bien lorsque je vais mal, je dois toujours avoir le dernier mot et je n’aime pas avouer mes torts. Pourtant, au fond de moi-même, je suis une grande
sensible qui ne fait que porter un masque qui ne lui appartient pas.
Lorsque j’aime quelqu’un, je serais prête à me plier en dix mille pour cette personne.
J’aime de façon inconditionnelle et je n’ai pas peur de faire des folies pour les personnes que j’aime. J’ai beau être
possessive, je ne suis
pas excessivement jalouse. Seulement, il ne faut pas me chercher, c’est tout simple.
J’ai un petit côté
impulsif et
susceptible qui ressort quand ça ne va pas, ce qui fait que je hausse le ton assez facilement. Par contre, je ne suis
pas rancunière et même si j’ai du mal à avouer mes torts, je sais me montrer
juste avec les gens que j’apprécie apprécie un tant soit peu.
Même si j’ai un fort caractère à première vue, je peux aussi être infiniment
douce quand je le veux. Je suis
à l’écoute, je ne parle pas sans réfléchir et surtout, je suis très
romantique. Le romantisme, c’est toute ma vie. Pourtant, pas besoin d’être vieux-jeu avec moi. De simples attentions suffisent à me faire monter sur mon petit nuage sans plus jamais en redescendre. A côté de ça, je suis totalement
amoureuse de la nature. Je protège les bêtes que je trouve et je ne ferais – littéralement – pas de mal à une mouche. Sinon, pour terminer, je suis assez
discrète mais je
sais parfaitement me défendre lorsqu’il le faut.
IX. Avez vous beaucoup d'amis ? Comptez vous vous en faire de nouveaux durant la croisière ?
J’ai quelques amis sur qui je peux vraiment compter, qui sont là depuis le début et que je n’échangerais pour rien au monde. Sinon, je me fais quelques copains et copines de temps en temps en sortant, mais au final il n’y en a que très peu sur qui je peux réellement compter. Si jamais l’occasion se présente, je ne serais pas contre l’idée de me faire de nouveaux amis, mais je vais surtout me concentrer sur mon homme. Après tout, c’est avec lui que je suis partie et c’est avec lui que je rentrerai.
X. Comment réagiriez-vous devant une personne qui a besoin d'aide, mais qui peut éventuellement vous nuire ?
Même si je resterai sur mes gardes, je ne pourrai pas m’empêcher d’aider cette personne. Ma famille accorde beaucoup d’importance aux valeurs telles que l’entraide et la loyauté, alors je vais plutôt foncer sans me poser trop de questions, quitte à me faire mal.